La magie des volcans en Islande : voyage au cœur de la Terre

Guide pratique des volcans en Islande
En Islande, le volcanisme occupe une place particulière et fait partie de l’histoire de l’île depuis sa formation il y a 15 millions d’années. Pour vous donner une idée, voilà quelques chiffres clés à savoir !
Combien de volcans y a-t-il en Islande ?
L'Islande abrite un nombre impressionnant de 130 volcans répartis sur l'ensemble du territoire. Ces géants se regroupent en une trentaine de systèmes volcaniques actifs, principalement alignés selon un axe sud-ouest/nord-est le long de la dorsale médio-atlantique.
La répartition des volcans couvre pratiquement toute l'île, à l'exception notable des fjords de l'Ouest. Parmi ces 130 volcans, certains se distinguent par leur activité régulière comme le Grímsvötn, le Hekla et le Krafla.
Cette concentration exceptionnelle place l'Islande au premier rang européen en termes de densité volcanique. À titre comparatif, les États-Unis et la Russie, pourtant bien plus vastes, ne comptent respectivement que 170 volcans sur l'ensemble de leur territoire.
Le volcanisme en Islande, c’est …
- plus de 130 volcans répartis sur 103 mille km² (environ 1/5ème de la France)
- en moyenne une éruption tous les 3 ans
- environ 3 km d’épaisseur de lave fossilisée sur lesquels repose l’île
- un tiers de la lave produite dans le monde au cours des 5 derniers siècles

Il faut savoir que l’Islande s’est littéralement formée entre deux continents, puisqu’elle est située à la limite entre les plaques tectoniques européennes et eurasiennes. Par ailleurs, l’Islande est aussi située sur un point chaud important, qu’on retrouve sous l’immense glacier du Vatnajökull (le plus grand glacier d’Europe, qui équivaut à la taille de la Corse). C’est donc tous ces éléments qui ont fait naître l’Islande il a plusieurs millions d’années et qui continuent de la façonner encore aujourd’hui. Quand on regarde une carte géologique de l’île, on peut facilement observer la délimitation de la dorsale océanique qui traverse l’Islande du Sud-Ouest au Nord.

Quels type de volcans peut-on voir en Islande?
- les volcans effusifs, qui produisent de grandes quantités de laves dites “jeunes” ou “fraîches”. Pauvres en gaz, ces laves sont plutôt fluides et ne passent que peu de temps dans la chambre magmatique. Lors de leur entrée en éruption, ces volcans en forme de dômes libèrent alors la pression en crachant la lave emprisonnée dans la chambre magmatique, qui se répand à la surface du volcan et participe à la formation du fameux cratère volcanique
- les volcans explosifs, généralement situés sous des glaciers (on parle alors d’éruption sous glaciaire). Ils produisent quant à eux des laves dites “anciennes”, riches en gaz et enfermées dans la chambre magmatique depuis beaucoup plus longtemps. Lorsqu’ils entrent en éruption, des laves visqueuses et plus épaisses jaillissent de ces volcans en forme de cône, libérant alors brutalement des kilomètres cubes de lave en même temps que d’énormes nuages de cendre. Vous vous rappelez peut-être l'éruption de l’Eyjafjallajökull qui paralysa l’Europe pendant plusieurs semaines en 2010 ? Il s’agissait d’un volcan explosif.

Mais quel rapport entre volcans et glaciers ?
Les volcans en Islande sont-ils dangereux ?
- L’éruption du Bárðarbunga en 2014 aurait pu faire beaucoup de dégâts mais a finalement été limitée.
- Celle de l’Eyjafjallajökull en 2010 a provoqué un nuage de cendres qui a paralysé toute l’Europe du Nord pendant plusieurs semaines.
- En 1973, un volcan aux îles Vestmann (au sud de l’Islande) a enseveli tout un village (on appelle même ces îles “La Pompéi du Nord”) !
- En 1783 le Laki est entré en éruption et a craché de la lave en continue pendant près de deux ans, faisant disparaître de manière indirecte près d’un quart de la population de l’île par les rejets atmosphériques toxiques et la famine engendrée (la majorité des roches du sud de l’Islande proviennent d’ailleurs de l’éruption du Laki)
L'éruption de l'Eyjafjallajökull en 2010 reste l'une des plus mémorables de l'histoire récente de l'Islande. Débutée le 20 mars 2010, cette éruption s'est déroulée en deux phases distinctes. La première phase, du 20 mars au 12 avril, s'est manifestée par des fontaines de lave spectaculaires au niveau du col de Fimmvörðuháls, entre les glaciers Eyjafjallajökull et Mýrdalsjökull. La seconde phase, plus explosive, a débuté le 14 avril sous la calotte glaciaire même de l'Eyjafjallajökull. L'interaction entre le magma et la glace a provoqué une éruption phréato-magmatique particulièrement violente, projetant un panache de cendres jusqu'à 11 kilomètres d'altitude.
Cette éruption, bien que relativement modeste en termes de volume (environ 0,18 km³ de matériaux éjectés), a eu des conséquences sans précédent sur le trafic aérien européen. Pendant près d'une semaine en avril 2010, plus de 100 000 vols ont été annulés, paralysant le transport aérien sur une grande partie de l'Europe du Nord. Les fines particules de cendre, potentiellement dangereuses pour les réacteurs d'avion, ont forcé la fermeture de nombreux espaces aériens, affectant plus de 10 millions de voyageurs. L'activité volcanique s'est finalement terminée le 27 octobre 2010, après plus de sept mois d'éruption intermittente, marquant ainsi la fin d'un événement qui a démontré la vulnérabilité de nos sociétés modernes face aux phénomènes volcaniques.
Quel volcan islandais est en éruption volcanique actuellement ?
Le volcan Sundhnúkagígar, situé dans la péninsule de Reykjanes, marque l'actualité volcanique islandaise. Cette septième éruption depuis décembre 2023 a débuté dans la nuit du 20 novembre 2024, projetant des fontaines de lave spectaculaires.
La zone touchée s'étend sur une fissure longue de quatre kilomètres, avec un débit impressionnant de 1 300 mètres cubes de lave par seconde. Le célèbre Blue Lagoon, attraction touristique majeure, a dû fermer ses portes après que son parking a été partiellement englouti par les coulées.
Les habitants proche de Grindavik, ville côtière proche du site éruptif, ont été évacués par mesure de sécurité. L'activité volcanique montre désormais des signes de ralentissement, même si les experts restent vigilants face à cette nouvelle phase éruptive.
Où voir un volcan actif en Islande ?
La péninsule de Reykjanes offre une opportunité unique d'observer la puissance tellurique en action. Les sites sécurisés permettent d'admirer les coulées de lave depuis des points d'observation aménagés, notamment près de Grindavik.
Le mont Hekla, surnommé "la porte de l'enfer", se découvre à travers des randonnées guidées au départ de Reykjavik. Son accessibilité et sa surveillance constante en font un lieu privilégié pour comprendre la dynamique des forces souterraines.
Dans la région du lac Mývatn, les fumerolles et sources chaudes témoignent d'une activité géothermique intense. Un réseau de sentiers balisés vous mène au plus près de ces manifestations naturelles spectaculaires, sous la supervision des autorités locales qui veillent à la sécurité des visiteurs.

Il y a t-il des meilleures périodes pour observer les volcans?
La saison estivale, de juin à août, offre des conditions optimales pour l'observation des phénomènes volcaniques. Les journées prolongées permettent une meilleure visibilité des fumerolles et des coulées de lave sous la lumière naturelle.
Le printemps, d'avril à mai, révèle un spectacle unique où la fonte des neiges accentue l'activité géothermique. Les contrastes saisissants entre la neige et les vapeurs volcaniques créent des tableaux particulièrement photogéniques.
L'automne apporte une luminosité exceptionnelle au crépuscule, idéale pour capturer la lueur rougeoyante du magma. Cette période moins fréquentée garantit une expérience plus intime avec ces forces telluriques.
La direction du vent influence grandement la qualité d'observation. Un air stable favorise une meilleure perception des dégagements de dioxyde de soufre et des manifestations géothermiques.
Webcam et volcans en direct
Pour suivre l'actualité des éruptions volcaniques sans quitter votre canapé, plusieurs webcams haute définition transmettent des images 24h/24. La plateforme Live From Iceland propose des vues saisissantes du Sundhnúkagígar et de ses fontaines de lave incandescentes.
Les caméras installées autour de Grindavik capturent avec précision chaque mouvement du magma. Un réseau de capteurs sismiques complète ce dispositif, permettant aux scientifiques d'anticiper les futures éruptions.
Les meilleures images sont souvent visibles à l'aube ou au crépuscule, quand la luminosité naturelle se marie parfaitement avec l'éclat rougeoyant des coulées. Les webcams offrent aussi une vue imprenable sur les panaches de fumée et les dégagements de gaz, témoins de l'intense activité souterraine.